samedi 31 janvier 2009

ACTION!

Voici un témoignage récent, qui est bien inquiétant.
Ce n'est pas tant l'attitude de cette adolescente, que notre incapacité à mettre en oeuvre une promotion de la santé auprès des jeunes scolarisés qui m'interpelle en tant que professionnelle de santé.

Certains Comités d'Education à la santé et la Citoyenneté sont efficaces et actifs dans les collèges et lycées mais , et ce témoignage le prouve, les actions menées, par exemple sur la sexualité restent sans écho auprès des jeunes. La plupart du temps, le message véhiculé est basé sur la notion de risque, et c'est principalement cela que cherchent les jeunes: le goût du risque. Pour se mesurer, tester leur limites, ou justement prouver leur absence de limites. Nous savons bien que la transgression est l'une des caractéristiques de l'adolescence. Alors si nous poursuivons avec des messages alarmistes et diabolisant, nous sommes à peu près certains de tomber à côté de l'objectif d'éducation, de prévention, de responsabilisation.
Nos messages devraient être les médiateurs de notion de plaisir, d'estime de soi, faire appel à la capacité d'actions valorisantes (et valorisées) des jeunes.

De plus l'éducation par les pairs est une notion qui devrait tendre à se développer. Je n'y vois que des avantages.
Situation souvent moins moraliste... J'en ai fait l'expérience en tant qu'infirmière scolaire. La proposition était la suivante:
Les 3emes avaient pour responsabilité de transmettre aux 4emes les messages reçus l'année précédente sur la sexualité. Ce système s'est révélé efficace sur deux points au moins: responsabilisation, réactualisation des connaissances. Sans compter que le vocabulaire utilisé pour cette transmission de connaissances était plus adapté! Pour tester l'efficacité de cette démarche, un quizz était proposé aux élèves de 4e, évalué par leurs aînés.

Cette expérience pourrait être transposable à d'autres actions: la nutrition, l'alcool, la toxicomanie.
Car on le sait la priorité pour les adolescents n'est pas la santé, et les impliquer directement dans des actions de prévention, comme acteurs ne peut à mon sens que les motiver.

Par ailleurs les spots réalisés par l'INPES, tel celui présenté à la fin de ce message, diffusés à la télévision (qui n'est plus du tout le média favori des jeunes) ne pourraient-ils être rendus accessibles dans les collèges et lycées par des bornes interactives? Et enfin donner aux adolescents les moyens d'auto-évaluer leurs connaissances en santé, et leur accorder le droit à l'erreur.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Histoire de Manon consternante, mais si réelle... On peut s'interroger effectivement sur le sens des mots: elle les a entendus, ils ne résonnent pas pour elle : peut-être par peur?
Probablement nos mots aussi sont-ils parfois gênés, flous? La CPE , elle, semble avoir le sens de ce qu'elle dit à Manon, et c'est tant mieux, même si elle est incisive. Fallait-il qu'elle insiste? Oui, car il y aura une autre fois, et Manon n'aura toujours pas compris...Leçon pour nous, adultes référents ou non, en tous cas.

Anonyme a dit…

Histoire de Manon consternante, mais si réelle... On peut s'interroger effectivement sur le sens des mots: elle les a entendus, ils ne résonnent pas pour elle : peut-être par peur?
Probablement nos mots aussi sont-ils parfois gênés, flous? La CPE , elle, semble avoir le sens de ce qu'elle dit à Manon, et c'est tant mieux, même si elle est incisive. Fallait-il qu'elle insiste? Oui, car il y aura une autre fois, et Manon n'aura toujours pas compris...Leçon pour nous, adultes référents ou non, en tous cas.