Finalement, si, j'ai un commentaire. Celui de C. Ferron, de l'Université d'Eté de Besançon:
BILLET
D’HUMEUR
"Le temps ne fait rien à l’affaire Les jeunes n’ont jamais eu particulièrement bonne presse, mais le discours actuel – médiatique, politique, institutionnel – dénote une détérioration préoccupante des représentations sociales de la santé des jeunes. En témoigne, par exemple, la mise en place des Comités locaux de prévention de la délinquance. Plus que jamais, les problèmes de santé des jeunes sont assimilés à des comportements déviants. Pourtant, nous savons depuis longtemps que ce que les professionnels de la santé des jeunes considèrent comme des problèmes représentent en réalité, pour ces jeunes, des modalités de réponses à des difficultés psychologiques ou sociales. Approcher ces modalités uniquement sous l’angle des problèmes qu’ils posent aux adultes, c’est méconnaître la valeur adaptative de ces comportements, c’est oublier que le jeu avec les risques, l’apprentissage de la vie par essais et erreurs, l’immédiateté, la provocation, sont constitutives de l’adolescence. Ce qui est particulièrement grave dans ces représentations péjoratives des jeunes, c’est qu’à force de répétitions, elles sont totalement intégrées. D’abord par les jeunes, qui en perdent toute estime d’euxmêmes, or on sait à quel point une faible estime de soi fait le lit des consommations consolatrices de toutes sortes ; c’est alors un véritable cercle vicieux qui se met en place. Mais ces représentations sont également assimilées par les adultes, et notamment par les décideurs et les financeurs, qui hésitent à soutenir des approches transversales centrées sur une conception positive et globale des jeunes et de leur santé. Sans faire d’angélisme ou nier que de vraies difficultés existent, ne pourrait-on pas considérer avec lucidité les énormes pressions dont les jeunes sont l’objet, en termes de réussite, voire de performance, de rationalité, de responsabilité, de projection dans l’avenir ? Est-il possible de nier les violences institutionnelles et sociales, parfois familiales, dont ils sont victimes bien avant d’en être coupables, et qui les constituent avant tout comme une population vulnérable en demande urgente d’aide et d’accompagnement ? C’est en agissant sur tous les fronts de la scolarité, de la formation professionnelle, de l’emploi, de l’intégration sociale et du logement, que l’on donnera aux jeunes des perspectives d’avenir les incitant à prendre soin d’eux-mêmes, au lieu d’entrer dans des spirales d’autodestruction. La reconstruction de lieux d’échange et donc de lien social, là où il s’est fragmenté et là où l’on stigmatise les jeunes les plus vulnérables, devrait être une priorité de la santé publique"
Christine Ferron
A bon entendeur...
D’HUMEUR
"Le temps ne fait rien à l’affaire Les jeunes n’ont jamais eu particulièrement bonne presse, mais le discours actuel – médiatique, politique, institutionnel – dénote une détérioration préoccupante des représentations sociales de la santé des jeunes. En témoigne, par exemple, la mise en place des Comités locaux de prévention de la délinquance. Plus que jamais, les problèmes de santé des jeunes sont assimilés à des comportements déviants. Pourtant, nous savons depuis longtemps que ce que les professionnels de la santé des jeunes considèrent comme des problèmes représentent en réalité, pour ces jeunes, des modalités de réponses à des difficultés psychologiques ou sociales. Approcher ces modalités uniquement sous l’angle des problèmes qu’ils posent aux adultes, c’est méconnaître la valeur adaptative de ces comportements, c’est oublier que le jeu avec les risques, l’apprentissage de la vie par essais et erreurs, l’immédiateté, la provocation, sont constitutives de l’adolescence. Ce qui est particulièrement grave dans ces représentations péjoratives des jeunes, c’est qu’à force de répétitions, elles sont totalement intégrées. D’abord par les jeunes, qui en perdent toute estime d’euxmêmes, or on sait à quel point une faible estime de soi fait le lit des consommations consolatrices de toutes sortes ; c’est alors un véritable cercle vicieux qui se met en place. Mais ces représentations sont également assimilées par les adultes, et notamment par les décideurs et les financeurs, qui hésitent à soutenir des approches transversales centrées sur une conception positive et globale des jeunes et de leur santé. Sans faire d’angélisme ou nier que de vraies difficultés existent, ne pourrait-on pas considérer avec lucidité les énormes pressions dont les jeunes sont l’objet, en termes de réussite, voire de performance, de rationalité, de responsabilité, de projection dans l’avenir ? Est-il possible de nier les violences institutionnelles et sociales, parfois familiales, dont ils sont victimes bien avant d’en être coupables, et qui les constituent avant tout comme une population vulnérable en demande urgente d’aide et d’accompagnement ? C’est en agissant sur tous les fronts de la scolarité, de la formation professionnelle, de l’emploi, de l’intégration sociale et du logement, que l’on donnera aux jeunes des perspectives d’avenir les incitant à prendre soin d’eux-mêmes, au lieu d’entrer dans des spirales d’autodestruction. La reconstruction de lieux d’échange et donc de lien social, là où il s’est fragmenté et là où l’on stigmatise les jeunes les plus vulnérables, devrait être une priorité de la santé publique"
Christine Ferron
A bon entendeur...
2 commentaires:
Cela se passe vraiment de commentaire, en effet...
Pour une fois je suis content qu'on envoie les flics en grand nombre...
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