samedi 24 janvier 2009

Consultation = prescription = médicament

Je suis allée à la pharmacie aujourd'hui et il y avait une cliente qui refusait catégoriquement qu'on lui donne un médicament générique. Soit.

La semaine dernière le Ministre de la Santé Roselyne Bachelot inaugurait une nouvelle usine pharmaceutique installée en Ile-de-France, spécialisée dans la production de génériques, et qui emploiera à terme 40 personnes.
Encore quelques chiffres: En 2000, les génériques représentaient 5% des boîtes de médicaments vendues. Aujourd'hui, nous en sommes à un peu plus de 20%.

Il y a un an le Président de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant, défendait ouvertement l'usage des génériques et prescrivait le passage "d’une économie de produits à une économie de services". A l'époque le débat était réactivé par les spécialistes (cardiologues, neurologues), ayant émis des doutes notamment sur les études de bioéquivalence des génériques et les modalités de leurs études.

Mais aujourd'hui je ne suis pas intéressée par les chiffres ou les multiples débats entourant la vente et/ou l'usage de génériques. Seule la notion de service évoquée par Jean-Pierre Davant m'intéresse.

Et si notre pharmacien devenait autre chose qu'une machine à nous vendre des médicaments, fussent-ils génériques? Et si nous devenions autre chose que des clients? Et si, en plus de promouvoir l'usage de médicaments meilleur marché, nous réfléchissions une bonne fois pour toutes à la possibilité que les pharmaciens nous fournissent juste le nombre de comprimés nécessaires au traitement. Nos tiroirs sont pleins de boîtes de médicaments incomplètes, et parfois à peine entamées. Les américains, qui n'ont pas tout faux et qui n'ont pas notre système de santé, ont pensé depuis longtemps à ne donner au patient que la dose nécessaire à son traitement. Nécessité fait loi.
Le pharmacien offrirait un service en donnant vendant un flacon nominatif contenant juste la quantité de comprimés requise, et en fournissant les explications d'usage.
Suis-je la seule à penser qu'il y aurait là de nouvelles sources d'économie?

7 commentaires:

buzz UP a dit…

J'ai un jour posé la question à mon pharmacien: pourquoi en France on ne distribue pas les médicaments comme aux USA, à dosage ciblé?
Sa réaction première fut de pointer la charge de travail que cela entrainerait pour elle, pour eux... Ensuite elle a voulu savoir ce que ça changerait pour moi. J'ai argumenté que ça pourrait m'éviter, comme à d'autres, de prendre les médicaments restants au moindre mal, que cette solution n'avait que des avantages: Moins cher pour tout le monde, frein à l'automédication, écologiquement marqué (moins de recyclages de médicaments périmés). Les pharmaciens sont déjà tellement débordés (le business est bon!) qu'ils verraient une telle mesure comme une charge de travail supplémentaire.
Moi je suis pour!

Stéphane a dit…

Puisqu'on ne pourra pas changer la dynamique du jour au lendemain, autant trouver des solutions qui limitent les dégâts.

Les politiques nous parlent de développement durable mais ne font rien.

en santé il nous faut regarder dans tous les recoins et retirer le superflu - il y en a!

SIXELAB a dit…

Obama vient d'être élu et a promis le développement d'un système de santé. Il me semble que le nôtre, même si on peut nous envier, est en grand péril. Je ne crois pas que les français se rendent compte de ce que ce système coûte à l'état et à eux-mêmes. Il faut assainir l'économie de la santé sous peine de faire s'effondrer le système.

castor a dit…

Excellente idée en effet de ne donner que le nécessaire, encore faut-il s'entendre sur cette terminologie !
Génèrique ou autre, là n'est pas le problème, puisqu'ils sortent du même labo, une molècule est remboursée, sous un nom différent elle ne l'est pas....Effet placébo ? La prescription à l'issue de la consultation est-elle également forcément nécessaire et obligatoire, alors que parfois quelques règles de bon sens et d'hygiène de vie suffisent...Education encore ? Pédagogie ?
Cordialement

Valérie Dévé a dit…

Education, oui, pédagogie, oui ET information. A nous tous acteurs de santé de rendre les "usagers en santé" responsables et disposer de leur libre arbitre.Il y a près de chez moi une très ancienne pharmacie, avec ces pots de faïence si représentatifs de l'activité des pharmaciens.Dans cet endroit aucun cosmétiques,aucune parapharmacie, qui fait ce mélange des genres en frappant l'(in)conscient consumériste. Nous en sommes venus à oublier leur rôle, à eux aussi,les pharmaciens, dans l'éducation des consommateurs de santé que sont devenus leurs clients. Allions donc les forces vives...
Merci pour votre commentaire et j'abonde en votre sens: celui du conseil avisé.

Anonyme a dit…

Les Chinois le font: en consultation à l'hôpital, on m'a donné un petit pilulier avec juste ce que je devais absorber.

M. Bombrun a dit…

Ah oui, cela peut faire des grosses economies et c'est aussi une question de morale. Pourquoi depenser des millions d'Euros pour envoyer tous ces restes de medicaments a la poubelle ! En tant que franco-americain, je trouve cette pratique francaise inefficace, couteuse et immorale, quand tant de gens dans le monde n'ont meme pas les medicaments de base...