Il est regrettable de ressentir (sinon constater) que les bons médecins évoluant dans des environnements favorables n'existent que dans les séries TV. Nous serions presque en droit de nourrir quelque ressentiment à l'égard des pouvoirs publics ou de la réalité d'un terrain qui ne laissent aucune place à la fiction - entendez: illusion. Nous avons senti venir les dysfonctionnements de la Santé Publique, et avons assisté à des épisodes effroyables il y a quelques étés de cela. Eté comme hiver il nous faut désormais, semble-t-il, subir un système censé nous soutenir.
Car c'est bien un système qui va mal, pas des hommes et des femmes pris individuellement, et pas seulement des lieux ou des lits en trop petit nombre.
C'est peut-être, aussi, des vocations qui ne sont pas au rendez-vous d'une société en peine et qui veut plus, autrement, une société dont les plus affamés réquisitionnent les logements comme la nourriture dans les hypermarchés. Une société dont tous les maux s'empilent à en devenir presque inaudibles.
C'est peut-être, aussi, des vocations qui ne sont pas au rendez-vous d'une société en peine et qui veut plus, autrement, une société dont les plus affamés réquisitionnent les logements comme la nourriture dans les hypermarchés. Une société dont tous les maux s'empilent à en devenir presque inaudibles.
Surtout ne regardez plus cette série télévisée, car sinon la réalité risque de vous frapper au point de devenir un nouveau symptôme auquel notre système n'est pas, pour l'heure, prêt à répondre. Vous n'avez pratiquement aucune chance de rencontrer un médecin à la fois brillant et sarcastique, misanthrope et drôle, désireux de vous écouter. Assez ironiquement, cette série au succès planétaire et censée dénoncer (entre autres choses) les errements du système de santé américain, est écrite par un français, lui-même en grande souffrance, et qui déclare aujourd'hui: "Si ma vie est un torrent de boue, House est ma bouée. Comme je n'ai jamais trouvé le médecin qui pourrait me guérir, alors je l'ai inventé."
Les témoignages sont nombreux pour dénoncer la qualité de la prise en charge en milieu hospitalier. Une impression parmi d'autres est que l'on serait presque soupçonné de ne pas être réellement malade en arrivant aux urgences (expérience personnelle partagée par des lecteurs), d'abuser du système de soins de santé. Certains sans doute, oui. D'où les augmentations tarifaires et autres pénalités. J'ai toujours aimé la poésie sous-jacente au terme nomadisme médical. Avec quelques nuances...
Présomption de maladie? Mieux: droit opposable à la maladie. Mais comme le répète le bon Dr House lui-même, tout le monde ment. C'est peut-être à ce détail que l'on pouvait sentir les origines françaises du scénariste de la série.
Les témoignages sont nombreux pour dénoncer la qualité de la prise en charge en milieu hospitalier. Une impression parmi d'autres est que l'on serait presque soupçonné de ne pas être réellement malade en arrivant aux urgences (expérience personnelle partagée par des lecteurs), d'abuser du système de soins de santé. Certains sans doute, oui. D'où les augmentations tarifaires et autres pénalités. J'ai toujours aimé la poésie sous-jacente au terme nomadisme médical. Avec quelques nuances...
Présomption de maladie? Mieux: droit opposable à la maladie. Mais comme le répète le bon Dr House lui-même, tout le monde ment. C'est peut-être à ce détail que l'on pouvait sentir les origines françaises du scénariste de la série.
Si seulement le Dr House pouvait susciter des vocations et nous offrir des médecins à la hauteur de nos espérances, des médecins qui iraient à contre courant du système. Je rencontrai récemment une jeune étudiante en médecine qui, inspirée par le personnage qu'elle avait découvert alors qu'elle était déjà engagée dans ses études, pensait opter pour la spécialisation des maladies infectieuses, comme le héros de la série. Difficile d'y voir un bien ou une influence trop facile pour être durable. Un bien, je présume. Encore que, si les vocations sont inspirées de programmes télévisés, on serait en droit de s'inquiéter. Le débat n'est pas nouveau. Et pas le nôtre.
Vivement les prochaines rediffusions du Dr House, qu'on rêve un peu.
Bon, d'accord, j'avoue: j'adore cette série. Et ce post est partisan.
Vivement les prochaines rediffusions du Dr House, qu'on rêve un peu.
Bon, d'accord, j'avoue: j'adore cette série. Et ce post est partisan.
2 commentaires:
C'est vrai que la critique s'adresse toujours aux pouvoirs publics comme seuls responsables. Une critique entièrement rapportée par quelques médecins en surmédiatisation (cf. Pelloux, qui en a payé le prix et s'est fait virer), qui posent en victimes d'un système. Mais tous les médecins ne se valent pas, et nous avons tous, effectivement, fait l'expérience de praticiens peu ou pas motivés, voire incompétents. Des vocations, des moyens, un système remodelé pour le 21ème siècle, sinon ce sera plus que du nomadisme, ce sera de la "transhumance médicale", comme on peut déjà le constater pour des soins dentaires (esthétiques ou élémentaires) ou des avortements. Et il y aura de quoi profiter des augmentations obscènes imposées par nos mutuelles complémentaires pour aller se faire faire des check up de santé dans des services qualifiés, mais ailleurs. Une société dont les malades ne sont pas pris en charge correctement (alors qu'ils payent des suppléments lourds pour cela!), dont les mal logés réquisitionnent les logements et les affamés procèdent à des "autoréductions" sur la bouffe dans les Monoprix, cette société est en échec. Mais encore loin de l'aveu. Plus proche du déni.
L'auteur de la série, Français, a donc dû s'expatrier pour
1/se faire soigner correctement et
2/pouvoir exprimer sa créativité.
Cette série à elle seule semble donc symptomatique da la piètre qualité et de notre système de santé et de nos fictions TV...
Fuite des cerveaux et des corps malades qui les abritent.
AB
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