jeudi 11 décembre 2008

Une révolution silencieuse qui commence à faire du bruit: L'Education Thérapeutique du Patient

"Apprendre à apprendre"

"Il y a des révolutions qui se produisent à bas bruit, sans clairon, presque dans l'indifférence. Dans les services de diabetologie par exemple, on supprime des lits pour installer des salles de classe. En pneumologie s'ouvrent des écoles de l'asthme. Dans les services de maladies chroniques, certains médecins troquent le sthétoscope pour le tableau noir. Bref, l'école s'invite à l'hopital. Après avoir été longtemps ignorée, sinon méprisée, l'éducation thérapeutique du patient (ETP), susciterait même des convoitises. Comment en est-on arrivé là? Dans le champ sanitaire, l'ETP occuppe desormais une place stratégique.
Au carrefour de la prévention, de la santé publique et du soin, la reconnaissance de l'ETP par les pouvoirs publics s'est imposée. L'ETP participe dans le même temps au mouvement irresistible de l'implication du patient dans le système de soins. Tendance lourde, le patient a des droits (6 ans déjà!). Il demande aussi à être compétent dans le suivi de son traitement.
Enfin, l'environnement économique, démographique, incite à l'optimisation de la prise en charge. L'ETP s'inscrit dans l'Evidence Based Medicine.
Bref, le mouvement est lancé. Il ne s'arrêtera pas. Le moment est venu pour les professionnels de santé de se former, d'apprendre à apprendre. La nouvelle classification des actes médicaux devrait traduire cettte réalité".

Dr Gilles Noussenbaum [source]

Afin d'enrichir le propos du Dr G. Noussenbaum, il semble nécessaire de préciser que l' Education Thérapeutique du Patient s'exerce en équipe pluridisciplinaire, voire multi disciplinaire. Ainsi, tous les professionnels de santé appelés à mettre en oeuvre l'ETP doivent être formés. C'est la condition sine qua none pour garantir des soins de qualité. Cette necessité a été soulignée lors du colloque de Juin 2008 sur les perspectives de developpement de l'ETP. De même nous trouvons ce désir d'une structuration de qualité, exprimée dans le rapport "Pour une politique nationale d'éducation thérapeutique du patient".

Certes, le patient afin de vivre au mieux sa maladie chronique a besoin d'acquérir des compétences, mais les soignants eux-mêmes doivent acquérir des savoir-faire issus des sciences humaines (communication, psychologie, pédagogie) en sus de leurs savoir-faire médicaux afin d'assurer un rôle pédagogique de qualité dans la prise en charge des maladies au long cours.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

VOilà le Grand thème attendu dans un Blog Santé Pédagogie...la formation du patient lui-même. On commence à la voir à l'oeuvre à l'hôpital.
Mais cet état pédagogique des soins fera sans doute grincer quelques rouages en les "dépossédant" d'un peu de pouvoir.
Bert

Valérie Dévé a dit…

Merci Bert pour ce commentaire, mais ce qu'il faut bien apréhender, c'est que le patient n'a pas tout à supporter: ET la maladie ET la formation. Ce qui est dit dans ce post, c'est que la responsabilité ne doit pas être celle du patient dans l'apprentissage, car il pourrait culpabiliser "de mal faire". Cette responsabilité doit être partagée. Et cela passe par une formation RECONNUE ET VALORISEE des professionnels de santé. Je vous invite à suivre les liens sur ce thème et notamment les diaporamas de Ganayre et d'Ivernois (Pour une politique nationale d'éducation...). Bonne lecture si vous avez le temps!

Valérie Dévé a dit…

Pardon Bert, il s'agit d'aller glaner dans le colloque de 2008...