Avant-propos
En 1929, le dramaturge Frigyes Karinthy émit l'hypothèse que deux personnes, quelles qu'elles fussent, ne seraient distantes que de six degrés de séparation. En d'autres termes, cinq autres personnes sur terre séparent ces deux parfaits étrangers. Tout cela bien avant l'avènement des réseaux sociaux numériques qui sont devenus notre quotidien. Des scientifiques travaillant chez Microsoft ont depuis validé la "théorie des six degrés".
Assez ironiquement, cette théorie fit son apparition lors de la Grande Dépression, consécutive de la crise financière de 1929 – on peut imaginer que les réactions en chaîne observées à l'époque aient joué un rôle dans la réflexion de l'auteur – et ressurgit à l'heure d'une crise financière peut-être plus grave encore .
Le bonheur est contagieux
Selon une étude longitudinale conduite sur 20 ans par deux chercheurs et publiée récemment, le bonheur serait contagieux. En effet, on a pu observer que celui-ci se répand jusqu'à 3 degrés de séparation au sein d'un réseau social. Le bonheur de l'un rayonne et touche ses proches.
Bien que la notion même de bonheur soit individuelle, on observe que l'individu « heureux » se trouve au centre de son réseau social.
En conclusion, le bonheur ne relève pas que de l'expérience ou de choix individuels, il est un déterminant environnemental. La couleur que vous donnez à votre vie dépend, aussi, de celle de votre liant social.
Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives de réflexion abyssales.
A une époque où nos opportunités de connection aux autres n'ont jamais été si nombreuses, pour ne pas dire chronophages, comment un individu peut-il appréhender le bonheur et le distinguer d'états moindres? A la lumière de ces flux d'informations qui nous parviennent désormais en continu, quel positionnement critique adopter pour discriminer le bon du mauvais, le pertinent du futile, le bonheur de ce qui ne le sera pas? Car en plus du réseau social concret, nous sommes maintenant entrés dans l'ère du réseau virtuel, où tout un chacun se désincarne (réincarne?) pour se réinventer ou simplement étendre son nombre d'amis. Nous sommes assaillis de perceptions, et à quelle vitesse!
Cela fait trente ans que l'on fait l'impasse sur le phénomène d'accélération de l'Histoire, et que cette accélération est la source de la multiplication d'accidents majeurs. "L'accumulation met fin à l'impression de hasard", disait Freud à propos de la mort. Son mot-clé, ici, c'est hasard. Ces accidents ne seraient pas des hasards. On se contente pour l'instant d'étudier le krach boursier sous l'angle économique ou politique, avec ses conséquences sociales. Mais on ne peut comprendre ce qui se passe si on ne met pas en place une perspective et même une pédagogie de la vitesse, générée par le progrès des techniques, et si on ne les lie pas au caractère accidentel de l'Histoire.
Le-bonheur-est-tout-près-de-vous
En 1929, le dramaturge Frigyes Karinthy émit l'hypothèse que deux personnes, quelles qu'elles fussent, ne seraient distantes que de six degrés de séparation. En d'autres termes, cinq autres personnes sur terre séparent ces deux parfaits étrangers. Tout cela bien avant l'avènement des réseaux sociaux numériques qui sont devenus notre quotidien. Des scientifiques travaillant chez Microsoft ont depuis validé la "théorie des six degrés".
Assez ironiquement, cette théorie fit son apparition lors de la Grande Dépression, consécutive de la crise financière de 1929 – on peut imaginer que les réactions en chaîne observées à l'époque aient joué un rôle dans la réflexion de l'auteur – et ressurgit à l'heure d'une crise financière peut-être plus grave encore .
Le bonheur est contagieux
Selon une étude longitudinale conduite sur 20 ans par deux chercheurs et publiée récemment, le bonheur serait contagieux. En effet, on a pu observer que celui-ci se répand jusqu'à 3 degrés de séparation au sein d'un réseau social. Le bonheur de l'un rayonne et touche ses proches.
Bien que la notion même de bonheur soit individuelle, on observe que l'individu « heureux » se trouve au centre de son réseau social.
En conclusion, le bonheur ne relève pas que de l'expérience ou de choix individuels, il est un déterminant environnemental. La couleur que vous donnez à votre vie dépend, aussi, de celle de votre liant social.
Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives de réflexion abyssales.
A une époque où nos opportunités de connection aux autres n'ont jamais été si nombreuses, pour ne pas dire chronophages, comment un individu peut-il appréhender le bonheur et le distinguer d'états moindres? A la lumière de ces flux d'informations qui nous parviennent désormais en continu, quel positionnement critique adopter pour discriminer le bon du mauvais, le pertinent du futile, le bonheur de ce qui ne le sera pas? Car en plus du réseau social concret, nous sommes maintenant entrés dans l'ère du réseau virtuel, où tout un chacun se désincarne (réincarne?) pour se réinventer ou simplement étendre son nombre d'amis. Nous sommes assaillis de perceptions, et à quelle vitesse!
Cela fait trente ans que l'on fait l'impasse sur le phénomène d'accélération de l'Histoire, et que cette accélération est la source de la multiplication d'accidents majeurs. "L'accumulation met fin à l'impression de hasard", disait Freud à propos de la mort. Son mot-clé, ici, c'est hasard. Ces accidents ne seraient pas des hasards. On se contente pour l'instant d'étudier le krach boursier sous l'angle économique ou politique, avec ses conséquences sociales. Mais on ne peut comprendre ce qui se passe si on ne met pas en place une perspective et même une pédagogie de la vitesse, générée par le progrès des techniques, et si on ne les lie pas au caractère accidentel de l'Histoire.
Le-bonheur-est-tout-près-de-vous
2 commentaires:
Propos très intéressant.
Une question ouverte à l'auteur et aux lecteurs:
L'homme analogique au milieu d'un monde digitale ne doit-il pas désormais se créer un espace entre lui-même et lui-même?
Maria
Nous sommes tous ce trait d'union potentiel Non?
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